mercredi 23 avril 2008

Extraits du discours de Dickey Bekhim lors de la marche du 19 avril.

"C’est avec beaucoup d’émotion que je suis avec vous aujourd’hui. Depuis la conférence du 27 mars, Moi et les autre Tibétains de Québec , somme très ému par le support que vous avez manifesté auprès de mon peuple. Je n’aurais jamais imaginé ça quand je suis arrivé à Québec.

Nous sommes réunis aujourd’hui parce que les choses ont bien peu bougé depuis 1 mois.
  • Les frontières du Tibet sont encore fermées aux étrangers.
  • Les monastères sont bouclés par l’armée chinoise, qui rationne même l’eau ! Imaginez, le monastère de Drepung, qui compte 300 moines, est encerclé par plus de 2000 soldats !
  • Les arrestations n’ont jamais cessées depuis le 10 mars. Par exemple, 150 moines d’un seul monastère, ont été arrêtés le 15 avril dans la région de Machu.
Les politiciens étrangers tardent à dénoncer avec vigueur ce qui se passe là-bas.
Mais, il y a encore de l’espoir. Partout dans le monde, le passage de la flamme a été perturbé, souvent par des sympathisants à la cause tibétaine. Certains ont déploré que l’on se soit attaqué à un symbole de paix.

C’est justement parce que c’est un symbole de paix, que nous avons choisi de protester. La Chine essaie de s’associer à ce symbole, pour prétendre qu’elle représente un pays de paix et d’harmonie. Pendant ce temps, elle censure les médias étrangers et enferme les dissidents, sans parler de ce qu’elle fait subir au peuple tibétain. Belle vision d’un parcours de l’harmonie !

D’autres ont dit qu’il ne fallait pas mêler le sport à la politique.
  • Quand un pays veut parader partout dans le monde avec la flamme olympique en s’affichant elle-même comme un symbole de paix et d’harmonie, je m’excuse, j’appelle ça de la politique.
  • Quand nous savons très bien que le Comité international olympique a accordé les Jeux à la Chine, en l’invitant à améliorer son respect des droits humains, moi j’appelle ça de la politique.
  • Quand la Chine censure les incidents liés à la flamme olympique pour faire croire à son peuple que son passage est une réussite partout dans le monde, j’appelle ça de la politique.
  • Quand la Chine accuse le Dalaï Lama de vouloir saboter les Jeux, alors qu’il s’est toujours opposé à un boycott, j’appelle ça de la politique !

Mes frères et mes sœurs manifestent sans répits depuis plusieurs semaines, en Inde et au Népal. Plusieurs ont été arrêtés dernièrement, dont plus de 500 au Népal jusqu’à maintenant.

Certains Chinois se sont dits blessés, disant que les Tibétains veulent détruire leur Jeux et leur pays. Mettons les choses au clair : nous n’avons rien contre les Chinois en tant qu’individus, rien contre les Jeux, rien contre la Chine. Par contre, le gouvernement chinois doit comprendre que même si le Tibet doit faire partie de la Chine, nous ne serons jamais des Chinois. Nous avons notre langue, notre culture, notre religion, nos traditions. La moindre des choses de la part d’un pays qui aspire à devenir une puissance mondiale est de nous respecter en tant que peuple distinct.

Vous savez, ça fait plus de 50 ans que mes parents ont quitté la terre qui les a vu naître. Je souhaite qu’il puisse y retourner une dernière fois. Mais ce sera dans un pays où règne la paix. Une paix basée sur la bonne entente entre les peuples, pas une paix basée sur la peur et l’ignorance. "

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